Annie Girardot, fut l’une des actrices françaises les plus populaires des années 70. Lui confier le premier rôle dans un film était un moyen sûr de rencontrer le public et le succès. Dans le livre « Partir, revenir », elle nous présente sa vie de femme et d’actrice à travers ses rencontres les plus enrichissantes.
Annie Girardot n’est pas une carriériste. Elle n’a jamais fait de plan de carrière mais s’est plutôt laissée porter par ses rencontres, travaillant avec ceux qu’elle aimait ou qui savaient être convaincants, pour le meilleur et parfois aussi pour le pire. C’est ainsi qu’elle enchaîne d’impressionnantes séries de bides ponctuées de triomphes au box-office. Parmi les grands succès d’Annie, il y eut Rocco et ses frères, Vivre pour vivre, Un homme qui me plait, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause, Mourir d'aimer, La Gifle, Docteur Françoise Gailland, La Zizanie, Les Misérables ou encore La Pianiste. Et au théâtre, l’incontournable Madame Marguerite qu’Annie joua un nombre incalculable de fois.
Dans ce livre, Annie nous raconte ses amours : Renato Salvatori, « l’amour de sa vie », le seul à qui elle ait dit « oui », Claude Lelouch, toujours présent pour relancer sa carrière lorsque le métier semble l’oublier, Bernard Fresson, amant orageux, ou encore Jacques Brel, qui vivait déjà en sursis.
Elle nous parle aussi des rencontres qui ont été déterminantes pour sa carrière : Jean Cocteau qui l’a sortie de la Comédie française pour monter une de ses pièces et qui lui donna son look, Michel Audiard qui lui inventa une façon de parler, un phrasé rapide et saccadé, Luchino Visconti qui lui offrit son rôle le plus célèbre dans Rocco et ses frères sur le tournage duquel elle rencontra Renato Salvatori, et Claude Lelouch bien sûr, qui la fit renaître encore et encore, à chaque fois que le métier la donnait comme finie.
Enfin, Annie nous parle de toutes les personnalités du monde du spectacle qu’elle a fréquenté : Alain Delon, Romy Schneider, Louis de Funès, Bourvil, Philippe Noiret, Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin, José Giovanni, Marco Ferreri, Marcello Mastroianni, Edith Piaf, Maria Callas, Jean Marais et bien d’autres encore.
C’est avec beaucoup de nostalgie mais aussi de douleur (« Je pleure, je n’en peux plus de pleurer mes amis qui partent les uns après les autres. Est-ce que c’est cela la fin d’une existence, passer son temps à pleurer et à enterrer ceux que l’on aime ? ») qu’elle évoque, à travers anecdotes et souvenirs de tournages, une époque révolue dont beaucoup de protagonistes sont aujourd’hui disparus mais la hantent encore. Parmi les anecdotes, citons en une particulièrement délicieuse. Imaginez Annie initier Jean-Pierre Marielle au naturisme sur une plage de la Méditerranée et croiser en promenade le couple Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud dans le plus simple appareil !
Un livre passionnant pour ceux qui s’intéressent au cinéma français et à ses comédiens.
Partir, revenir : les passions vives, Annie Girardot, Le Cherche Midi, 2003, 228 p.
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