samedi 24 avril 2010

Steve Martin

Acteur sympathique aux cheveux précocement blancs, Steve Martin nous fait rire depuis maintenant trois décennies. On ne se lasse pas de ce personnage roublard et grimaçant qu’il interprète de film en film et qui ressemble un peu à un Louis de Funès jeune et politiquement incorrect. Mais, qu’on se le dise, Steve Martin ne fait pas que des pitreries. Il est aussi scénariste, dramaturge, romancier et chroniqueur pour le très sérieux New Yorker.

Né au Texas en 1945, Steve Martin vit en Californie depuis l’âge de cinq ans. C’est à Disneyland, juste à côté de chez lui, qu’il fait ses premiers petits boulots puis ses premiers numéros. Parallèlement à cela il étudie la philosophie et le théâtre à l’université. Puis pendant les années 70, Steve Martin se fait un nom dans le business en écrivant des sketchs pour divers humoristes. La consécration vient avec la fameuse émission télévisée américaine Saturday Night Live pour laquelle Steve Martin écrit et interprète de nombreux sketchs. Une bonne école et un bon tremplin pour se lancer dans le cinéma. Ses premiers films, que bien souvent il co-écrit, attirent déjà l’attention. Les meilleurs sont réalisés par son complice Carl Reiner : Un vrai Schnock (1979), L’Homme aux deux cerveaux (1983), Solo pour deux (1984) et Les Cadavres ne portent pas de costards (1982). Les trois premiers sont de joyeuses farces ponctuées de numéros hilarants de Steve Martin. Le dernier est moins drôle mais fait la joie des cinéphiles puisqu’il contient de très nombreux plans découpés dans les classiques du film noir américain. Cela permet à Steve Martin de donner la réplique à Humphrey Bogart, Lana Turner, Ava Gardner, Cary Grant…

A la fin des années 80, Steve Martin abandonne le burlesque pour des comédies plus sophistiquées à la manière des comédies d’antan de Capra et Hawks. Tout a commencé avec Roxanne (1987), une adaptation contemporaine de Cyrano de Bergerac. Le scénario et l’interprétation de Steve Martin sont remarqués et récompensés et le film devient la comédie de l’été aux Etats-Unis. Suivront d’autres films à grand succès tels que Portrait craché d'une famille modèle (1989), Le Père de la mariée (1991) qui connaîtra une suite en 1995, et l’excellent et très personnel L.A. Story (1991). Mais les meilleurs films de cette seconde période sont souvent dus à la très bénéfique collaboration entre l’acteur et Franck Oz, le metteur en scène de comédie le plus doué de sa génération. Les deux hommes, qui ont travaillé ensemble pour la première fois dans la comédie musicale délirante La Petite boutique des horreurs (1986), ravissent le public avec l’hilarant Le Plus escroc des deux (1988) dans lequel deux filous débordant d’imagination (Steve Martin et Michael Caine) se livrent un duel sans merci pour le contrôle d’une petite ville de la Côte d’Azur et le cœur d’une femme. Martin et Oz se retrouve en 1992 pour une nouvelle réussite : Fais comme chez tois ! Dans cette comédie désopilante, Steve Martin doit faire face à une mythomane survoltée (Goldie Hawn) qui prétend être sa femme et s’installe dans sa vie. Enfin, Oz réalise Bowfinger, roi d'Hollywood (1999), moins drôle que les deux films précédents mais qui contient quelques gags irrésistibles. Steve Martin y interprète un metteur en scène qui filme une star d’Hollywood (Eddie Murphy) à son insu pour en faire le premier rôle de son film de science-fiction.

Steve Martin est maintenant entré dans une troisième période. Il se consacre d’avantage à l’écriture. Il écrit des scénarios bien sûr mais aussi des pièces de théâtre, des romans et des chroniques pour le très fameux magazine culturel The New Yorker. Celles-ci ont été publiées en France dans un recueil intitulé « Effets indésirables ». On commence aussi à voir Steve Martin dans des films plus sérieux comme Grand Canyon (1991) ou La Prisonnière espagnole (1998). Mais que l’on se rassure, il n’a pas abandonné les pitreries comme le prouve Bronx à Bel Air (2003) et Treize à la douzaine (2003) qui firent un triomphe aux États-Unis.

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