samedi 24 avril 2010

Masterclass William Friedkin

Le samedi 15 avril 2006, le cinéaste William Friedkin donnait une conférence à la Cinémathèque Française. L’occasion de donner quelques secrets de fabrication, de livrer sa vision du monde du cinéma et de donner des petits coups de griffes à Arnold Schwarzenegger.

William Friedkin fait partie de ces jeunes réalisateurs qui révolutionna le cinéma américain dans les années 70 avec des films comme French Connection ou L’Exorciste (voir le livre culte Le Nouvel Hollywood). Hélas la suite de sa carrière fut plus décevante. Loin des films pharaoniques de ses confrères Lucas, Spielberg ou Coppola, Friedkin dû se contenter de séries B que ne remarquèrent que les cinéphiles avertis.

Pour cette rencontre, l’équipe de la Cinémathèque a sélectionné trois extraits de films de Friedkin. Le premier est une poursuite en voiture éprouvante issue du film Police Fédérale Los Angeles. Le deuxième, issu du film Traqué, est une scène plus intimiste durant laquelle un tueur, interprété par Benicio Del Toro, vient retrouver son ex et sa petite fille mais doit faire face à Tommy Lee Jones qui le traque pour le FBI. Enfin, le troisième extrait, qui provient du film Le Convoi de la peur, montre un camion, conduit par Bruno Cremer, traverser un précipice sur un pont en suspension alors qu’une tempête fait rage.

Chaque extrait est suivi de questions et William Friedkin se montre à chaque fois très éloquent. A l’aise, debout, le micro à la main, il parcourt la scène en évoquant son travail avec beaucoup d’humour. Il décrit en détail les trucages visuels employés pour la scène de Police Fédérale Los Angeles ou les trucages sonores lorsque la tête de la petite fille possédée tourne à 360° dans L’Exorciste (le portefeuille de l’astucieux bruiteur Mexicain). Il donne aussi sa triste vision d’Hollywood, désormais dirigé par des financiers qui ne s’intéressent qu’aux chiffres et n’ont pas cet amour du septième art qu’auraient eu leurs aînés. Il en profite également pour égratigner de temps à autre Arnold Schwarzenegger pour qui il n’a visiblement pas voté. Enfin, Friedkin aborde le sujet de la direction d’acteur, comparant l’instinctif Tommy Lee Jones au complexe Benicio Del Toro, qui applique à la lettre la méthode de l’Actor’s Studio et a donc besoin de tout savoir sur son personnage.

A la fin, la parole est donnée au public pour d’ultimes questions avant que William Friedkin soit pris d’assaut par les amateurs d’autographes. Ceux-ci sont à la fête puisque, outre Friedkin, ils ont pu obtenir les signatures du metteur en scène Barbet Schroeder, du directeur de la photographie Darius Khondji et de Sherry Lansing, starlette des 70s devenue productrice à succès et première femme à avoir accédé à la direction d'un grand studio hollywoodien (20th Century Fox dans les années 80 puis la Paramount).

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