samedi 24 avril 2010

Dark Water (2002)

Yoshimi est une femme charmante qui lutte pour élever seule sa fille de six ans. Elle pense avoir fait le plus difficile en trouvant un logement et un travail mais elle va devoir faire face à des phénomènes bien étranges : de l’eau s’écoule de son plafond, des bruits de pas retentissent dans l’appartement inoccupé du dessus et le souvenir d’une petite fille disparue deux ans plus tôt ressurgit.

Hideo Nakata est un maître de l’angoisse. Il l’avait déjà prouvé en réalisant Ring, il le confirme avec Dark Water. On est ici très loin des bêtises grand-guignolesques made in USA du style Scream, Freddy ou Jeepers Creepers, qui font rires plus qu’elles n’effraient. Vous ne verrez dans ce film ni monstres ni hémoglobine. Nakata est un cinéaste de talent. Il sait faire naître la peur de situations à priori anodines avec des moyens simples : des bruits de pas, une silhouette entre-aperçue de ci de là et quelques litres d’eau.

Il s’attèle d’abord à instaurer une atmosphère pesante et irréelle comme le fait si bien sa compatriote Yôkô Ogawa dans ses romans. Ici le décors joue un rôle important : un grand immeuble sombre qui semble inhabité et des pluies diluviennes qui s’abattent presque constamment sur la ville. Puis Nakata distille l’angoisse par petites touches successives, sans jamais rien montrer ou presque, à l’instar des grands chefs-d’œuvre fantastiques que sont La Maison du diable et Le Projet Blairwitch. Enfin, après avoir torturé le spectateur à petit feu durant une bonne heure, il conclu sur une effroyable apothéose. Dark Water est un cauchemar poétique qui glace le sang et peut être comparé à l’œuvre d’Edgar Allan Poe.

仄暗い水の底から
– Japon (2002) de Hideo Nakata avec Hitumi Kuroki, Rio Kanno, Mirei Oguchi, Asami Mizukawa.






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