dimanche 9 mai 2010

Deux rouquines dans la bagarre (1956)

Deux sœurs pactisent avec un truand pour faire élire à la mairie l’homme qu’elles soutiennent, déclenchant ainsi une guerre des gangs.

Le film suit avant tout le personnage joué par John Payne, crapule opportuniste qui utilise l’élection municipale pour renverser le parrain local et prendre sa place. Pourtant il ne s’agit pas là du personnage le plus intéressant. Comme les autres personnages masculins de ce film (le parrain, le maire), il est assez prévisible. La caméra et les yeux des spectateurs sont braqués sur les « deux rouquines » : celle interprétée par Rhonda Fleming qui semble bonne et vertueuse à première vue mais qui se révèle prête à toutes les manipulations pour défendre ses intérêts, et l’autre (Arlene Dahl), sa sœur, son fardeau, qui sort de prison et qui semble plus délurée. Cette dernière se révèle être une cleptomane doublée d’une nymphomane.

Les personnages qui se manipulent tous les uns les autres réussissent leur coup. Tous sortent gagnants mais un incident va dérégler ce plan parfait et les mettre en danger. Les voilà tout d’un coup sur le point de tout perdre. On reconnaît bien dans ce scénario la patte de James M. Cain. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de ce grand maître du polar. Les femmes belles et très sensuelles semblent sans défense mais elles se révèlent être fatales. Ce sont elles qui tiennent les rênes. Les hommes, mêmes puissants ou violents, ne sont que des pions sur leur échiquier. Ils leurs doivent leur réussite et leur perte. Mais, et c’est peut-être dommage, cette histoire est moins noire qu’à l’accoutumé pour du Cain. C’est comme si le scénariste avait fait machine arrière au dernier moment pour remettre l’histoire et les personnages sur le droit chemin.

On appréciera la mise en scène soignée et efficace d’Allan Dwan qui n’a pas eu peur de filmer des scènes très osée à une époque où la censure se montrait sévère. Les admirateurs de Rhonda Fleming et d’Arlene Dahl ne seront pas déçus. Ils ne les verront pas souvent dans de si beaux rôles.



Slightly Scarlet - USA (1956) de Allan Dwan, avec John Payne, Rhonda Fleming, Arlene Dahl, Kent Taylor, Lance Fuller.


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